🏥 Le rôle du neuropsychologue expliqué aux parents
Solène Girard, psychologue spécialisée en neuropsychologie, explique son rôle dans le diagnostic et l'accompagnement des enfants autistes.
Au sommaire :
👩⚕️ Accompagnement : Comprendre le métier de neuropsychologue.
🧰 Boîte à outils : Le guide pratique de l'habitat adulte autiste.
👁️ Vu ailleurs : Près de 50 000 enfants n'ont pas d'AESH.
✒️ Entre nous : Stéphanie, éducatrice de jeunes enfants, revient sur le lien entre hypersensibilité et stress chronique dans l'autisme.
🌞 Belle histoire : Des chevaux et des autistes.
🎧 Spectre audible : L'impact de l'autisme sur la pratique du sport de haut niveau.
👩🎓 Formations, ateliers, et webinaires : Mon enfant en situation de handicap devient adulte, MOOC TND, conférence du Pr. Mottron
Cette lettre est aussi un peu la vôtre. Si vous voulez réagir à l'un des sujets ou proposer une idée, vous pouvez laisser un 💬 commentaire 💬 ou ✍️ m'écrire ✍️. Je réponds toujours (parfois avec un peu de délai 😭).
👩⚕️ Solène Girard, neuropsychologue : "On ne peut pas accompagner l'enfant sans les parents"
Vous avez entendu parler de neuropsychologie, mais vous ne savez pas vraiment ce que ça recouvre ? Solène Girard, psychologue spécialisée en neuropsychologie, nous explique son métier, son rôle dans le diagnostic et l'accompagnement, et partage des outils concrets pour aider votre enfant au quotidien.
🧠 Le métier : Un neuropsychologue travaille sur les fonctions cognitives (mémoire, attention, organisation) en lien avec le cerveau.
🔍 Le diagnostic : Tous les diagnostics n'incluent pas un neuropsychologue ; sa présence dépend des structures.
📋 Le bilan : Adapté à chaque enfant, il évalue les fonctions cognitives dans les meilleures conditions possibles
🛠️ L'accompagnement : Outils concrets (emploi du temps visuel, timer, jetons) pour l'enfant ET les parents ; on ne peut pas accompagner l'un sans les autres !
👨👩👧 Guidance et soutien : La guidance parentale se concentre sur l'action (outils, stratégies) ; le soutien à la parentalité accompagne les parents eux-mêmes (burn-out, estime de soi)
🤝 La coordination : Le travail en réseau est essentiel mais difficile, surtout en libéral (temps non rémunéré)
Simon : Comment vous avez fait connaissance avec l'autisme ?
Solène Girard : J'ai vraiment découvert l'autisme pendant mes études de psychologie, surtout à partir de la troisième année. J'ai eu l'occasion de faire du bénévolat dans une association qui proposait des week-ends de répit pour les parents. C'est là que j'ai accompagné des enfants autistes, et j'ai pu me rendre compte, très concrètement, de ce que cela représentait au quotidien.
J'ai eu envie d'en faire mon métier parce que j'ai senti qu'il restait encore énormément à comprendre sur l'autisme, qu'il y avait beaucoup à construire, à inventer. Ce défi-là, ça m'a attirée, ça m'a donné envie d'aller plus loin.
Comprendre le métier de neuropsychologue
Neuropsychologue, ça veut dire quoi exactement ?
Je suis psychologue, spécialisée en neuropsychologie. En fait, officiellement, le titre de « neuropsychologue » n'existe pas : c'est psychologue, avec une spécialisation en neuropsychologie.
Concrètement, cette spécialisation, c'est croiser les connaissances sur le fonctionnement du cerveau et la psychologie. Ça permet de mieux comprendre le lien entre ce qui se passe dans le cerveau et les comportements qu'on observe chez l'enfant.
Concrètement, vous faites quoi avec les enfants ?
J'explique souvent mon métier comme un accompagnement à plusieurs moments du parcours de l'enfant. On peut intervenir dès le diagnostic, que ce soit en institution ou en libéral. Ensuite, on peut aussi agir dans la prise en charge, par la rééducation ou la remédiation cognitive : l'idée, c'est de travailler sur certaines fonctions cognitives – la mémoire, l'attention, la planification – qui auraient besoin d'être développées...
Et quand ça n'est pas possible, on cherche des solutions de compensation, des outils ou des stratégies concrètes. L'important, c'est d'aider l'enfant à s'approprier des outils pour qu'il les réutilise dans ses différents domaines de vie (maison, école) tout en avançant à son rythme.
En quoi le regard du neuropsychologue est-il différent de celui d'un orthophoniste ou d'un pédopsychiatre ?
La grande différence, c'est vraiment le domaine d'intervention. Les orthophonistes, par exemple, se concentrent sur la communication. Le pédopsychiatre, lui, va recueillir toutes les informations, faire la synthèse, et poser ou non le diagnostic.
Dans mon cas, comme neuropsychologue, j'interviens sur les fonctions cognitives : tout ce qui concerne la mémoire, l'attention, l'organisation, la planification… Que ce soit pour le diagnostic ou pour l'accompagnement ensuite, chacun travaille des objectifs - qui peuvent être communs- selon son champs de compétence, en complémentarité.
Le neuropsychologue dans le parcours diagnostique
Est-ce que les neuropsychologues sont systématiquement associés au diagnostic d'autisme ?
Pas systématiquement. Il y a toujours un psychologue dans l'équipe, mais il n'est pas forcément spécialisé en neuropsychologie. En fait, la présence d'un neuropsychologue dépend beaucoup du fonctionnement de chaque service, ou d'une structure à l'autre. On ne peut donc pas vraiment en faire une règle générale.
À quoi ressemble un bilan neuropsychologique pour un enfant autiste ?
Je vais surtout parler de ma manière de travailler, car tous les neuropsychologues n'ont pas exactement la même approche. Avant le bilan, il y a souvent un premier contact, par écrit ou par téléphone, pour récolter des informations importantes : est-ce que l'enfant est verbal, quel est son niveau de compréhension...
Ensuite, lors du premier rendez-vous, il y a ce qu'on appelle un entretien d'anamnèse : on revient sur tout le parcours de l'enfant, depuis la grossesse jusqu'à aujourd'hui. Cette étape sert à poser les bases du bilan.
Après ce temps d'échange, on passe à l'évaluation proprement dite. L'objectif, c'est que l'enfant puisse vraiment montrer ce dont il est capable, dans les meilleures conditions possibles. Je prends le temps de vérifier comment l'enfant se sent, s'il a bien dormi...
Les tests cognitifs que j'utilise sont appropriés pour tous les enfants, mais quand il y a un TSA, on peut proposer des adaptations, notamment avec de la structuration visuelle : utiliser des pictogrammes si besoin pour favoriser la compréhension, mettre en place un emploi du temps visuel pour expliquer comment le test va se dérouler et incluant des temps de pause, proposer des objets pour la stimulation sensorielle... Par contre, les tests eux-mêmes sont normés, on ne peut pas les modifier.
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