😁 Faire rimer dentiste et enfant autiste

💬 Au menu cette semaine :

• Personne n'aime ça, mais tout le monde doit y passer : comment aider votre enfant à mieux tolérer l'examen dentaire ?
• Ce qui se cache derrière le sigle CRA.
• Le podcast "Héroines" met à l'honneur Temple Grandin et son parcours.
• Une touche d'humour neuroatypique en suivant "Le journal d'un Autisterrien".

🔎 Préparer son enfant à un rendez-vous chez le dentiste

Soyons francs, on se dit rarement : “Super, demain, j’ai rendez-vous chez le dentiste”. Bruits (ah, le combo roulette-aspiration juste entre vos tympans…), odeur, lumière, intrusion d’instruments dans votre bouche, attente, et douleur potentielle malgré les précautions du praticien… C’est un festival de sensations inhabituelles et pas toujours agréables, qui génèrent chez le commun des mortels au mieux une légère appréhension, au pire une profonde angoisse…

Si lors de ses premières visites chez le dentiste, votre enfant autiste n’a pas votre “historique” de passage chez le dentiste, ses particularités sensorielles peuvent par contre rendre l’expérience particulièrement pénible pour lui. Et ce d’autant que c’est une expérience nouvelle, peu fréquente, et donc difficile à gérer, a fortiori s’il ne sait pas à quoi s’attendre ou à du mal à exprimer son ressenti.

TSA & pathologies dentaires

Apprentissage du brossage des dents plus compliqué, effets secondaires des médicaments, déminéralisation en raison de reflux gastro-oesophagien, et bien sûr difficultés de prise en charge par les dentistes : les conséquences des troubles du spectre de l’autisme sur la santé bucco-dentaire sont nombreuses.

La prévention reste donc votre meilleure alliée. Outre le brossage régulier, une consultation chez le dentiste pour votre enfant tous les 6 mois permettra de s'habituer à cet environnement avant d'éventuels soins, dans une logique de désensibilisation.

Ces visites permettront aussi de détecter les problèmes éventuels au plus tôt, afin d'éviter des troubles du comportements associés aux douleurs dentaires souvent difficiles à détecter, ou des soins lourds plus onéreux et compliqués à programmer. Et ce d'autant plus que dans le cadre du dispositif de prévention “MT Dents” de l’Assurance-Maladie, certaines visites chez le dentiste et les soins associés sont gratuits. Commencez donc tôt : dès 3 ans !

Vous éviterez ainsi, comme nous, une anesthésie générale pour soigner une “simple” carie, faute de préparation adéquate aux soins. Depuis, on s'est entraîné, et Hector peut désormais rester assis dans le fauteuil sans difficultés pour un détartrage par exemple…

Choisir un dentiste qui s’adapte au patient

Idéalement, il est préférable d'identifier au préalable un dentiste ou un centre de soins dentaires qui connaît les problématiques liées à l’autisme et saura adapter son accueil et sa prise en charge aux particularités de votre enfant.

Ces professionnels sont organisés par réseaux régionaux. L’association française pour la santé bucco-dentaire des personnes en situation de handicap (SOSS) les recense sur son site. Attention, chaque réseau régional -comme Rhapsod’If en Ile-de-France- a ses propres modalités de mise en relation avec un dentiste. Comme toujours, anticipez et armez-vous de patience.

Si vous avez confiance dans la capacité de votre dentiste habituel à adapter sa prise en charge, vous pouvez échanger avec lui en partant de cette fiche pratique HandiConnect à destination des chirurgiens dentistes qui recense les bonnes pratiques.

Dans tous les cas, préparez bien votre visite en amont : privilégiez un premier échange (par téléphone par exemple) avec le praticien pour comprendre le déroulement du rendez-vous et évoquez les difficultés de votre enfant.

Bien anticiper et préparer les rendez-vous : l'habituation

Concrètement, il y a deux axes de préparation pour les visites chez le dentiste, qui répondent à deux problématiques spécifiques pour les enfants autistes :

• Comprendre ce qui va se passer, qui n’est pas habituel (le besoin de prévisibilité) : découvrir le cabinet en amont, lors d’une visite blanche par exemple, comprendre les soins qui vont être pratiqués, et les attentes à son égard (rester assis, ouvrir la bouche…)
• Gérer les nombreuses et potentielles difficultés sensorielles (bruit, lumière, sons odeurs, et bien sûr intrusion d’objets dans sa bouche….)

Des ressources visuelles pour aider votre enfant